dimanche 31 août 2014

Une rentrée très "bandonéon" avec Santiago Segret

Pour voir la vidéo, cliquez ICI 

Si vous n'avez pas encore taté du bandonéon, je vous invite à regarder cette vidéo de moins de 20' d'un cours que donna le bandonéoniste Santiago Segret dans les studios Enrique Santos Discépolo de l'Université Nationale de Lanús, près de Buenos Aires en septembre 2013, dans la cadre d'un cours sur les systèmes d'enregistrement.
Pour ceux qui ne parlent pas l'espagnol bandonéonistique, voici quelques repères, à lire en même temps que la vidéo...

1. Fonctionnement :
proche de celui de l'harmonica ou de l'accordéon. En appuyant sur une note, on fait basculer un clapet (zapatilla) qui se soulève et laisse ainsi passer l'air qui active le soufflet qui fait vibrer la note, composées de 2 anches : la note et l'octave. La caisse est en bois, le soufflet en carton.

La soupape reliée à un fil, permet de contrôler l'ouverture et la fermeture du soufflet, régule l'air et permet notamment de refermer rapidement, sans avoir à jouer ni à émettre de son.
Dans les enregistrements, on entend toujours la "respiration" du soufflet.

2. Registre :

Sur un piano, vous avez 8 octaves et sur un bandonéon, presque 5 octaves (du Do2 au Si), avec toutes les notes chromatiques.
Dans les notes les plus aigües, il n'y a plus qu'une anche et non plus deux.

3. Accord : 442 Hz
On accorde tous les 4 ou 5 ans environ (cela reste une donnée très relative cependant ndlt)
Pour rendre une note plus aigüe, on lime l'anche sur sa partie "libre" alors que pour rendre la note plus grave, on lime du côté où elle est attachée (remache).

L'accord est imparfait car il n'est pas le même si on joue staccato et fort ou liée et pianissimo... Les notes ne "sortent" pas toujours dans les aigus en pianissimo notamment. Pour le luthier, il s'agit de trouver un point médian, aussi en fonction du "jeu" de l'instrumentiste (ndlt).

ndlt : ce qu'il dit sur la fabrication des bandonéons n'est plus d'actualité mais la légende qui circule encore comme quoi les récents bandonéons "sonnent" comme des accordéons a la dent dure. C'est désormais faux et on peut compter sur la fabrication récente et Argentine (Celle d'Oscar Fischer, notamment) comme en Allemagne ou en Belgique (AA, Hartenhauer et Geuns, notamment) pour prendre le relais des anciens instruments tous fabriqués avant la deuxième guerre mondiale, lors de la fermeture des usines en Allemagne.

4. Doigté :

Les notes sont agrémentées sur le clavier quasiment en spirale, ce qui permet de pouvoir jouer la basse et l'accord sans énormes écarts de doigté.
Le clavier de droite et celui de gauche, de même que le clavier en ouvrant et en fermant n'ont rien à voir. Les chemins sont différents.

Il joue un début de mélodie en ouvrant et rejoue le même doigté en fermant : la mélodie n'a rien à voir.

5. Timbre :
La main droite a un timbre plus ouvert (tissu ajouré) alors que la main gauche a un timbre plus "nasal" (bois).

6. Dynamique :

Un des défis du bandonéoniste est de maîtriser le pianissimo. Si tu joues en même temps une note grave et une note aigüe, fort on entend les deux mais dans les pianissimi, on perd la note aigüe.

Naturellement, la note la plus grave (main gauche) "gagne" la note aigüe (main droite). Il faut "combattre" un peu cette tendance pour que les accords de main gauche (par exemple) ne "bouffent" pas la mélodie main droite car c'est le même air pour les deux mains.

7. Différences avec l'accordéon : la disposition des notes, la physionomie de l'instrument,
l'impossibilité de pouvoir jouer l'un quand on connaît l'autre, la différence de timbre.

8. Microphones :
95% des fois où le son est amplifié, il y a deux micros sur pied de chaque côté, ce qui ne tient malheureusement pas compte que l'instrument s'ouvrant et se fermant, le son s'approche et s'éloigne du micro...

Pour jouer en concert, Santiago préfère les micros qui s'attachent directement sur le bandonéon qui ainsi suivent le son mais pour les marcatos, en général, cela fait bouger les micros et donnent des
sonorités néfastes.

9. Références en terme d'enregistrement de bandonéon :
 - 6 arrangements solo de Piazzolla dans Concierto para quinteto
- Dino Saluzzi
- Collection el Arte del Bandoneon/ Tangovia avec 4 CDs sortis : Julio Pane, Néstor Marconi, Leopoldo Federico et Victor Villena.

 ndlt : note de la traductrice.

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