dimanche 28 novembre 2010

Bandonéon & auteurs

Paroles de tango ou poèmes griffonnés sur une nappe de bistrot ou sur un clavier Qwerty tout aussi bien qu'en Azerty, le bandonéon, objet sonore identifié, inspire de nombreux auteurs qui lui rendent hommage, souvent en le considérant comme leur confident ou le témoin des quêtes, conquêtes, peines et déboires mais aussi à la gloire de ceux qui ont su exprimer à travers cet instrument, comme une prolongation d'eux-mêmes, toute leur intimité. Quand les mots expriment le sens du son...

Le poète Julian Centeya (1910-1974) disait que le bandonéon était une cage habitée par 100 oiseaux aveugles !


Bonne nuit, che bandoneón
Bonsoir, che bandoneón, ça fait du bien de te voir ainsi et dans d'aussi bonnes mains... Ne faites pas votre modeste, don Fueye, faites-moi entendre votre musique tandis que je vous accompagne avec mon vin, ma cigarette et tant de nostalgies, cette nostalgie qui porte tous vos noms, puisque vous vous appelez Ciriaco Ortiz, vous vous appelez Federico, vous vous appelez Láurenz, vous vous appelez Piazzolla, vous vous appelez Pichuco, vous avez tant d'autres noms et cette nuit, vous vous appelez Juan José Mosalini. Pensez si je le connais; prenez votre souffle et allez-y, parlez-moi de ce Buenos Aires maintenant si lointain pour moi, parlez-moi de ma vie de gosse et de garçon... et merci, Che bandoneon.
Julio Córtazar

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